SORTIE ENERGIE – Vallée du Rhône – 25-27/03/2024
C’est sou un matin frais et ensoleillé que nous nous retrouvâmes une dizaine d’anciens et professeurs accompagnateurs des 29 élèves de 1ère et Terminale ST2Id, devant l’entrée de la Prat’s, pour notre « Sortie Energie en vallée du Rhône ». Le Proviseur venu nous accueillir et souhaiter bon voyage, dut s’absenter subitement suite à la détection d’un probable cas de méningite dans l’établissement.
Nous embarquâmes dans un somptueux Setra de chez Girardot. Au fait savez- vous pourquoi les autocars s’appellent Setra? Le nom Setra vient du mot allemand Selbsttragend = autoportant ; à l’époque où les autocars étaient construits avec des caisses fixées sur des chassis, la maison mère Kässbohrer innovait. Au passage notre chauffeur nous fit remarquer que nous n’étions pas dans un Bus ! Les bus circulent en ville et ne sont pas prévu en confort pour le tourisme.
Traversée de Lyon très fluide, rythme de croisière soutenu (100km/h maximum). Ainsi nous arrivâmes un peu en avance à notre première halte. Le Lycée Hôtelier de Tain-l’Hermitage. Établissement clair et moderne datant de 2006. Accueil somptueux, tables individuelles avec nappes et serviettes parfaitement amidonnées, personnel en tenue, aux petits soins pour nous, mais toujours sous le regard acéré du Professeur Maître d’Hôtel. L’étudiant affecté à la table des «vieux» était un peu fébrile et ce fut un baptême du feu! Dans tous les sens du terme quand il fallut exécuter le dessert : des ananas flambés. Heureusement Jérémy l’a, comme l’on dit aujourd’hui : «coaché». Au passage, nous avons appris qu’on ne se brûle pas là où il n’y a pas de liquide, donc pas de flamme, il suffit d’incliner le récipient. Curieux aussi d’assister à un mini match de foot où, pendant la pause de midi, les élèves jouent en chemise blanche, cravate et pantalon noir, filles et garçons !
Puis trajet sans encombre jusqu’à Villeneuve-les-Avignon pour rejoindre notre Auberge de Jeunesse « YMCA », comme le chantaient les «Village People». Sans encombre oui, mis non sans petites frayeurs dans les rues étroites en en côte ; mais notre chauffeur Jean-Yves s’en est sorti brillamment grâce à quelques marches arrière. Prise de possession des clefs pour accès aux chambres collectives (ou non) pour faire notre lit «au carré» ; pour les jeunes rien d’exceptionnel, mais pour certains un souvenir de plus de 50 ans. Au passage : vue magnifique sur le Rhône, l’ile de la Barthelasse et la ville et le palais de Papes d’Avignon. Au loin les collines et les montagnes enneigées.
Notre accompagnatrice Françoise, nous proposa de visiter Avignon et de s’y rendre à pied. Bien sûr les «jeunes» effectuèrent le trajet à bonne allure en traversant les deux bras du Rhône, qui encerclent l’ile de la Barthelasse. Avec ses restaurants et son camping submergeables. Mais arrivés trop tard nous ne pûmes pas monter sur le fameux Pont Saint Bénezet, pour aller y » danser tous en rond ». Grâce à Monsieur Google, les élèves purent chanter la contine de notre enfance. Nous avons traversé le barrage anti inondation, dont seules les structures subsistent, pour nous rendre dans la vielle ville. Déambulation dans les rues étroite et les places du théâtre et de la mairie, la cathédrale et la grande «Banque de France» transformée en hôtel 5 étoiles.
Retour difficile pour les anciens, tellement le rythme imposé par les jeunes était élevé, la pluie y était aussi pour quelque chose. Heureusement un copieux repas nous a été servi. Pour se remonter le moral les vieux on quand même arroser le festin : Bourguignons oblige !
La CNR (Compagnie Nationale du Rhône) nous ayant fait faux bond, pas de visite de la centrale hydraulique au fil de l’eau. Nôtre brillant organisateur a dû, au pied levé, trouver un autre centre d’intérêt, pas forcément en lien avec les Energies. Ce fut le château de Grignan, où a vécu la fille de Madame de Sévigné avec son mari au nom à rallonge, que j’ai, bien entendu, oublié, mais pas celui de la marquise : Marie Bussy de Rabutin Chantal ! Il nous reste les nombreuses lettres échangées entre les deux femmes. Après une montée sérieuse, Nous patientâmes sous la pluie avant de pouvoir admirer ce château magnifique et surtout l’immense place devant sa façade. Place sous laquelle se trouve une chapelle, dont le toit en pente servait à recueillir l’eau de pluie en dépit d’un puits de puits de 50 mètres de profondeurCommentaires vivants et présentation de l’historique du château sur trois maquettes, depuis le féodal, jusqu’à nos jours. Le château a été racheté par Madame Marie Fontaine, qui lui a consacré une partie de sa richesse, pour le restaurer, le meubler, le rendre habitable ; car c’était une ruine. Il a ensuite été cédé au département de la Drôme qui a entrepris une nouvelle restauration. Nous avons pu admirer le mobilier du Marquis, entreposé au premier étage, le second, où se trouvait ses appartement, étant encore en réfection jusqu’à la saison prochaine. Une jeune et un jeune ont aussi appris à faire la révérence avec notre guide.
Route vers le Lycée Lucie Aubrac de Bollène. Lycée lui aussi moderne accueillant 650 élèves, avec filière générales, d’où une présence féminine importante. Les responsables nous ont accueillis avec chaleur et efficacité pour un repas de midi bien fourni avalé en une demi-heure ! Nous avons appris qu’un historien était venu faire une présentation de Lucie Aubrac (cette grande résistance, de son nom de jeune fille Bernard) qui a fait évader son mari de la prison de Lyon sous le nez de la Gestapo, alors dirigée par Klaus Barbie (Thème du film « L’armée des ombres »). En échange nous avons précisé qu’elle reposait définitivement au cimetière de Salornay-sur Guye. Village de naissance de son père, sa mère étant de La Chapelle-de-Guinchay.
Puis nous sommes revenus à Pierrelatte, au bord du canal de dérivation de Donzère-Mondragon, pour la visite de la centrale nucléaire de Tricastin à 13h15. Beaucoup de barbelés et l’allure d’un camp de concentration ! Sécurité oblige. Photographie interdites sauf dans la salle d’accueil, mais hélas j’avais laissé l’appareil dans le car, au vu des pictogrammes. Petits problème de badge récalcitrants avant d’entrer dans la salle de conférence, munies de sièges si moelleux et confortables que quelques anciens en ont profité pour fermer les yeux. Concentration nécessaire de l’uranium en pastille que l’on introduit dans les tubes d’assemblage que l’on immerge. Nous avons appris que les deux grands évaporateurs en diabolo, ne servaient pas au refroidissement des quatre tranches de 900 MW à eau pressurisée, mais au refroidissement de l’usine Eurodif voisine d’enrichissement de l’uranium à partir de l’UF6. Au départ cette usine absorbait les ¾ de l’énergie de la centrale pour son propre fonctionnement jusqu’en 2012. Depuis la centrale est consacrée à la fourniture du réseau Enedis. Présentation des différents circuits de fluide caloporteur, eau pressurisée et vapeur pour les turbines à 2, voire 3 étages (1HP + 1ou 2 BP). Visite des installations d’une des 4 tranches couleur rouge orangée, chaque tranche ayant une couleur différente. Bâtiments immense pour les 4 tranches en lignes, ainsi qu’une salle de commande commune pour les 4 tranches ; protégée par un mur «antimissile» (1 m de béton), suite à l’accident de la centrale thermique de Porcheville (en vallée de Seine), ou un élément de la turbine était entré en vibration (fréquence propre), s’était désolidarisé de ses paliers et avait volé et traversé le mur de la salle de commande. La 4ème tranche étant en maintenance lourde (visite décennale), nous avons pu imaginer cet accidents vu la taille des éléments de turbine démontés et stockés sur leurs supports. Tous les chiffres sont donnés dans le petit fascicule qui nous a été remis, en particulier ceux concernant les mesures de l’impact sur l’environnement. Merci à notre guide pur avoir réalisé la photo de groupe devant la tranche grise.
Retour à notre auberge de jeunesse un peu fatigués. Devant l’intérêt et le sérieux des élèves pour ces visites, mais surtout leur comportement irréprochable, le président a décidé e leur offrir une petit apéritif : évidemment (ou hélas) sans alcool, bien que quelques un étaient sur le point d’être majeurs ; tandis que les anciens savouraient quelque produit régionaux au degré affiché! Nous assistâmes à une magnifique démonstration de Paquito, si cher aux Basques. Le professeur Pascal Clément fut invité à y participer… mais a poliment décliné, l’arthrose déjà? Dernier repas à YMCA, avec un ananas frais en dessert: succulent. Certain en ont pris 4 fois !
Le mercredi matin petit déj. à 8h, puis départ pour Livron sur Drôme, pour un repas au restaurant «La Bonne Tabl’Hay» de l’Hôtel des Voyageurs, face à la gare. Là encore nos jeunes nous ont montré leur besoin en calories. Puis départ pour l’Etoile-sur-Rhône, pour la visite d’un centre de méthanisation.
Arrivée sur le site, nous apprenons que ce sont 3 agriculteurs (trice) associés qui ont décidé de fonder ce centre METAVEORE. L’une des associée nous a servi de guide et présenté le processus, en insistant sur le fait qu’elle ne travaillait pas, mais que c’étaient les bactéries qui s’activaient H24. D’où le choix de 2 digesteurs en série, permettant de palier aux incidents et ainsi permettre une production en continu, pas trop perturbée. Le méthane produit est ensuite filtré, épuré, séché avant d’être remis à GRDF. Notre guide a insisté sur notre comportement alimentaire et notre façon de consommer, ceci mis en démonstration par ce que nous avons constaté. Il reste un stock de déchets résiduels : polyéthylène, polystyrène expansé, plastique d’emballage, etc. Ceux-ci sont encore beaucoup trop importants. Un exemple à supprimer de nos achats : les étiquettes autocollantes apposées sur chaque fruit, qui perturbent le système et ne peuvent pas être éliminées. Conclusion : n’achetez plus de fruits ou légumes ainsi étiquetés. Notre guide nous a dit se spécialiser dans le traitement des produits emballés et œuvrer pour le changement de conditionnement. Quel bonheur de constater que la « masse » des élève s’élève à 2Tonnes, sur le pont-bascule d’entrée. Photos de groupe devant les digesteurs puis départ pour Cluny.
Arrêt sur l’aire de Montélimar pour les divers besoins physiologiques … pour tous, mais aussi l’occasion d’acheter quelques produits régionaux pour son «4 heures», ou pour les anciens, un peu de nougats pour les épouses.
Après traversée de Lyon, avec un minimum de ralentissement, notre chauffeur Jean-Yves, nous a annoncé notre arrivée à Cluny à 18h30. Pile poil ! Nous avons eu droit au remerciement chaleureux de nos voyageurs. A rééditer !
Pierre Vouillon
Permaliens
Pascal, encore bravo pour l’organisation et la narration. Je trouve extra que vous ayez partagé autant de moments entre plusieurs générations et pas devant un écran !
Permaliens
Emmanuelle,
Merci pour ton commentaire, en effet nous avons une bonne équipe d’organisateurs qui travaillent avec le lycée pour organiser ces moments de partage et de culture qui rassemblent.
A bientôt,
Pascal