Paroles de Monsieur Cordier

Quelques citations, attribuées à Monsieur Cordier, recueillies par des Terminales S SVT

Énonçant les notes du dernier DS (catastrophique) : «  alors LARGE : 4… hein ? Large ? 4 ? C’est pas possible ça…ah non, LARGE : 2 ! »

«  On est pas au Café du Commerce … quoi que, des fois, on pourrait confondre… »

« Mais je comprend, dans cette classe, vous vous dites « il y a toujours quelqu’un de plus nul que moi » ça vous rassure mais à la fois, c’est pas si dur de trouver quelqu’un de plus nul que vous dans cette classe, il suffit de regarder votre voisin »

«  Alors maintenant, il faut appliquer le théorème INTELLIGEMENT… je sais, ça va être dur… »

après qu’une élève blessée en EPS ait quitté le cours, « vous voyez ce que c’est que faire du sport, vous voyez la dangerosité de ce genre de pratique… alors qu’en math, rien ! Aucun risque ! Pas de problème ! Pas un pépin ! N’est ce pas ? Une santé de fer ! Pas un pépin ! Même pas un petit mal de tête ! »

« Pour trouver, il faut que vous fassiez…enfin, il aurait fallut que vous fassiez, il eusse fallut que vous fîtes… »

« Alors, pour mercredi, vous ferez le 27, le 28, le 29, le 30, le 31 » soupir désespéré de la classe…le prof se retournant avec un sourire sadique (sans doute le seul qui nous sera adressé) «  le 35, le 36, le 37, le 38, le 39, le 40, le 41 p 365 et vous finirez l’exercice du cours »

A un élève absent au dernier cours «  Vous revenez d’Angleterre ? Voir votre Papa ? Et y a qu’un charter par mois ? … Si on vous proposez quelque chose demain pour partir comme ça… vous accepteriez ?vous pourriez emmener l’autre là …Et  puis on pourrait inviter Large ? »

« Vous savez calculer une moyenne de 10 nombres ? Parfait ! Vous pouvez faire Spé Math et si vous avez réussi à calculer la variance, alors là , même plus la peine de passer le bac, vous pouvez faire directement polytechnique… vous l’avez compris, là on touche le fond… alors quand on touche le fond, tous les espoirs sont permis parce que on peut rarement aller plus bas…à moins de creuser, et à mon avis, c’est ce qui va se passer, parce que la descente n’est pas terminée…certains vont bientôt se retrouver en Nouvelle Calédonie… et ça ne sera pas plus mal… »

« Vous savez que pour Intermarché ou Atac, le lycée donne beaucoup… des gens qui font deux 2nd, deux 1ère, deux terminales, un an de fac de médecine, et qui finisse caissière à Atac…j’en connais ! On peut aller faire des visites ! Ca fait des caissières cultivées… (S’adressant à certains élèves) on vous a jamais dit que c’était pas votre voie ?de toute façon, on se reverra, à Inter, ça nous ferra une occasion d’évoquer les bons souvenirs … »

Dictant le cours à toute vitesse «  il faut sauver les meubles…. Vous l’avez compris… la maison brûle…on sauve ce qu’on peut… si on peut sauver le chat, tant mieux…si on peut pas sauver la grand-mère, tant pis…ceux qui suivent, suivez les autres, dormez ! »

«Le sens direct c’est le sens inverse des aiguilles d’une montre, c’est ce qu’on disait dans le temps, mais maintenant y’a plus de montre, y’a plus d’élèves, y a plus rien ! »

À un élève « Vous êtes une représentation de la bêtise humaine mais dans sa version infini, vous êtes un monument de la connerie, un musée où on devrait faire défiler les enfants devant vous pour qu’il vous voient, vous êtes un archétype de la bêtise, un emblème, tous ça concentrer dans la même personne… dans notre société, il y a beaucoup de choses qui s’achètent mais les mathématiques, non… il reste encore un peu de morale dans ce monde, un havre de paix, un oasis où la morale existe encore… mais bon , la société moderne vous trouvera une place »

«  Si vous vous souvenez encore de ce que sont les coordonnés d’un point dans un repère… j’en doute… mais on ne sait jamais… »

« Vous allez calculer, calculer, calculer, jusqu’à ce que vous ayez une illumination, si illumination il y a, bien sûr ! »

« Donc (q – 1)… ah non, on ne peut pas choisir la lettre « q », on l’a déjà utilisée avant, ça va vous faire un traumatisme »

«  Prenez une flèche et un arc, vous mettez un bonhomme à deux mètres… la flèche a donc 1/1 à parcourir, puis quand elle a fait la moitié du chemin, il lui reste ½ à parcourir, puis ¼ puis 1/8… conclusion, la flèche n’atteindra jamais la cible … c’est un excellent moyen de recruter à l’armée … »

Accompagnant un élève dans le bureau du proviseur «  les responsables de classe gardent le troupeau »

« Une courbe c’est pas un pauv’ trait tracé par un vieillard de 90 ans […] c’est pas «  pif gadget je relis les points n’importe comment »  h »

« Suite majorée, suite minorée, suite bornée, ah tient, ça va vous plaire ! »

«  Et bien, moi, si j’étais vous, Dieu m’en garde, heureusement… »

«  Demain, vous vous souvenez que vous avez un DS de deux heures ? ( ajoutant avec un sourire ) alors… venez nombreux ! »

«  Il manque quelqu’un …

–          oui, il cherche son sac

–          ah… espérons qu’il ne le trouve pas … »

« Je ne corrigerai ni les DL que vous aurez recopiés chez vos camarades, ni ceux de votre prof de math particulier… prof très onéreux que vos parents payent… Et oui ! ça existe ! Le ridicule ne tue pas mais quand même ! »

«  il y aura un QCM au bac, oui parce que, comme on le donne à tout le monde, il faut prévoir un exercice que tout le monde peut réussir sans quoi… révolution… émeutes… bref, pour sauver la paix sociale, il y aura un QCM au bac »

«  Les notes des élèves « spécialistes » en math  allaient de 9 à 20… sauf un cas isolé qui a eu 1… mais je vous le disais,  pour faire des math, il faut un petit quelque chose au départ… et bien, il y a des personnes qui n’ont rien, mais alors, rien ! Pas une étincelle ! Pas une illumination ! »

A l’attention d’un élève surpris que l’on s’adresse à lui «  alors là, il est mort de rire… le fait qu’on distingue la dérivé de f (a) et la dérivée de f(x) au point a, ça le fait mourir… c’est presque plus drôle qu’un sketch de Bigard et pourtant, Dieu sait qu’il est drôle ! Et même pas vulgaire en plus ! »

Interrogée au tableau, une élève hésite sur le tracé de sa courbe. Au bout d’une minute : «  Vous bossez pour lutte ouvrière ou quoi ? Vous attendez un vote pour continuer à travailler ? »

«  La somme d’un complexe et son conjugué est  égale à deux fois la partie réelle… Et oui, je sais, encore une abyme qui s’ouvre sous vos pieds, un gouffre… »

«  Calculez -√3 + i à la puissance 2007. Pour ceux qui seront là l’année prochaine, ce sera 2008, on ne pourra pas me reprocher de ne pas changer le cours… »

Deux élèves ont trouvé la solution à un exercice : «  Miracle ! Cette année, on va pouvoir faire le cours à deux élèves, peut être trois ! Alors (désignant un des deux vainqueurs) passez au tableau et expliquez… expliquez bien parce que, entre ceux qui dorment, ceux qui s’en foutent… »

Un élève particulièrement doué en math corrige un exercice au tableau et, malheureusement, fait une erreur : « Malheur ! Ah ! Vous étiez mon dernier espoir ! Une espèce de radeau auquel je m’accrochais, sur cette mer décharnée… non…non…une espèce de radeau de la méduse… »

«  Mais bon, on a pas le temps, c’est le fameux « travailler plus pour gagner »… RIEN… pour gagner rien ! Parce que là, vous ne gagnez RIEN ! »

«  Ça prouve votre bêtise mais vous déviez déjà en avoir une certaine idée »

Regardant un élève noter le cours «  Ecrire aussi mal, avec un aussi joli stylo, c’est un exploit »

S’adressant à un élève «  Au lieu de dormir, vous avez peut être une idée de la question que je viens de poser… Pas de la réponse, faut pas trop espérer non plus… »

Au conseil de classe, il est dit que huit élèves veulent faire une fac de médecine : «  Et vous trouvez ça bien ? Mais moi, je trouve ça plutôt inquiétant de savoir que ces gens finirons médecins »

Toujours au conseil de classe, une élève veut devenir vétérinaire : «  Mais elle, elle a compris, maintenant, il faut juste réussir à convaicre tout ceux qui veulent faire médecine de faire des études de  véto, parce qu’au moins, le chien, il portera pas plainte pour erreur médicale »

«  Vous savez que vous avez un livre… payé par la région… payé par MES impôts, en plus ! »

Une élève pose une question, le prof s’arrête aussitôt : « Attendez, je crois que je vais devoir m’asseoir, allez y, répétez votre question… » L’élève répète sa suggestion… « C’est n’importe quoi ! Mais au moins, maintenant que vous nous avez prouvé que vous existiez, j’espère que vous êtes contente ! »

Faisant un escalier avec ses doigts : « Je vous fais la représentation gestuelle… La suite est croissante, non majorée, divergeant vers + l’infini… Je le fais bien ?  Je devrais faire un numéro pour le spectacle du 25… ça s’appellera «  le suite croissante non majorée ». »

«  Soit f une fonction… (S’adressant à un élève) Il faudra quand même que vous m’expliquiez quand vous dormez… soit f une fonction… (S’adressant à nouveau à l’élève) Enfin si, vous dormez en cours mais… donc soit f une fonction… (Toujours au même élève ) enfin, bon, vous devriez … enfin bref… soit f une fonction…( encore au même élève) Enfin, on verra quand même le résultat à la fin…donc, je disais, soit f une fonction… »

« C’est peut être écrit sur votre feuille mais pas sur le tableau…alors arrêtez de vous tenir à votre feuille…comme la moule à son rocher… C’est joli, hein ? J’aurais dû être prof de français…Dans une autre vie… »

«  La fonction exponentielle croît beaucoup plus vite que la fonction logarithme qui prend son temps et  met beaucoup plus de temps à se développer… comme votre classe… »

«  2x ≥ 0 <=> x ≥ ½… j’en ai vu des horreurs en 35 ans…Beaucoup… Mais des conneries pareilles…Jamais […] Si on me fait un procès pour insuffisance, j’aurais des preuves pour assurer ma défense ! »

« Moi, je serais vous, j’aurais le bac, en le volant, en l’achetant, et je partirais… Mais ne faites plus de mathématiques… Jamais ! Jamais ! Plus de mathématiques ! Ne faites plus de mathématiques ! Vous n’auriez jamais dû en faire, mais bon, on vous a forcés, je sais…Vous pourriez vendre du muguet en mai, des marrons en novembre… Mais après, y’a qu’une chose à ne pas faire, c’est des mathématiques ! Jamais ! Par pitié ! Et si en plus, vous arrivez à expliquer ça à vos camarades de Première, c’est parfait ! Je vous offre des bonbons ! »

« Quand je dis « Illustrer cette question par un schéma », pour vous, c’est « Allez les enfants, on sort ses jolis crayons de couleurs et on fait un joli dessin à la Madame »    »

A un élève parfaitement immobile : « Vous n’avez pas peur de vous momifier ? Un jour, comme ça … Paf ! Toutes vos cellules seraient stables… Tout sec… (Ajoutant avec un sourire ) Ce serait dom-mage ! »

« Il y a donc un lien entre les primitives et les intégrales…Et ben, vous en pensez ce que vous voulez mais moi, je trouve ça pas mal…C’est moins bien qu’Asterix, bien sûr, mais c’est quand même pas mal. »

Silence totale dans la classe : «  Il y a des pièces de Beckett comme ça ! Il se passe rien pendant deux heures… Pas un mot… Pour ceux qui connaissent un peu Beckett, c’est pire que dans Godot, il se passe rien ! Et ben, c’est un peu comme dans votre classe… Mais, moi, j’adore ! C’est très comique ce genre de pièce ! Quand un acteur fait un geste, le public est libéré… Vous voyez, je vous ouvre une voie ! En banlieue, quand il y a pas assez de subventions, c’est comme ça que ça se passe les cours… Comme des pièces de Beckett… Deux heures d’immobilité totale »

« Aujourd’hui, je termine le programme d’analyse, ce qui fait qu’à partir d’aujourd’hui, vous pouvez faire tous les problèmes d’analyse possibles… Enfin vous pouvez VIRTUELLEMENT faire tout les exos d’analyse possibles… Faut pas rêver »

Remarquant que le chiffon a une forme de haut de pantalon : « Ah ben voilà ! On en est à prendre les culottes du proviseur pour effacer le tableau »

« On devrait tout écrire ! Tout ! Le moindre petite chose ! Vous me direz, comme vous n’apprenez rien… »

« Soit a, b et c, trois réels non tous nuls… et pas «  tous non nuls »… Et oui ! Y’a une différence ! Si je dis « tous les élèves de Term S Svt sont non tous nuls et tous les Term S Svt sont tous non nuls, y’a une différence ! Si vous la voyez pas, y’a qu’à rester chez soi »

La porte est ouverte, les élèves du fond de la classe frissonnent : « Ah oui…Je vais fermer la porte…Je vous rend déjà malade… Je ne vais pas encore vous rendre malade physiquement. »

« C’était un bel exercice ! Massacré comme il se doit ! Mais c’est pas grave ! »

« Chougny ! L’élève qui répond aux questions qui ne sont pas posées… Oui, parce que j’avais donné un exo dont j’avais supprimé la première question… Mais ça l’a pas empêché d’y répondre ! Parce qu’il est allé chercher les réponses dans les annales… Et il les a recopiées sans qu’il n’y ait la question sur le sujet que je vous ai donné… Y’en a qui sont cons mais alors lui, il en tient une sacrée couche ! »

Après l’annonce d’un changement d’emploi du temps : « 3ème information, et pas des moindres ! Il est 9h, et à 11h, je suis en vacances… Je vous fais une correction du DS , vous y réfléchirez , si vous voulez, quand vous serez sur les sommets enneigés, sur les pistes, sous les sapins… »

Quelques minutes plus tard…  (A une élève) « Vous pourriez quand même suivre la correction parce que là, on atteint des sommets ! Les fameux sommets avec la neige, les sapins, les pistes… »

A l’adresse de la classe :

« Cela signifie quoi ?

Tentative d’un élève du premier rang

–          Que les droites ne sont pas sécantes.

–          Ou ?

Silence de la classe

–          Ou que l’élève s’est planté parce qu’il ne sait pas calculer. Et ici, quelle est la bonne réponse ?

Re-Silence de la classe

–          La 2ème ! L’élève s’est planté. »

A un mois du bac : «  Vous comptez les jours ? Et bien, moi aussi. Dites vous bien que c’est réciproque ! Et à la fin, le plus heureux des deux ce sera peut être pas vous … »

« Il faut désigner une personne parmi le groupe de quatre qui tire au sort le sujet parce que vous aurez une heure , donc si vous passez un quart d’heure à choisir celui qui tire le sujet et un autre quart d’heure à taper sur celui qui aura mal choisit… »

Lisant une convocation à l’épreuve commune de mathématique : «  «  …est invité à se présenter » pas vraiment invité…vous n’avez pas le choix en fait…est convoqué plutôt… « à se présenter, muni(e) de la présente convocation et d’une pièce d’identité avec photographie » …pièce établie lorsque vous aviez dix ans et sur laquelle on vous reconnaît parfaitement…  « aux dates et aux lieux indiqués pour y subir l’épreuve pratique de mathématiques »… y subir… c’est bien le mot… »

« Vous lisez ! Si vous en êtes en encore capables »

« Ah, vous n’avez pas entendu ? Y a une chasse aux blaireaux qui va être organisée à Cluny… alors méfiez vous ! Je pensais que ça allait être organisé dans le jardin des Arts mais non ! En pleine campagne ! Alors bien sûr, y’en a qui proteste… En fait, le blaireau dort bien tranquillement dans son terrier, on fait du bruit, il se réveille, sort sa petite tête et paf ! On peut faire ça qu’avec les blaireaux, on a pas le droit avec les …( regard circulaire sur la classe) … enfin bref… petits blaireaux et blaireautes, renseignez vous et méfiez vous ! »

Avant un pont de trois jours «  Vous avez l’air effondré… c’est parce qu’on ne se voit pas pendant trois jours ? Ça vous rend triste ? Mais moi aussi, ça me rend triste… mais je surmonte.»

« Ne pas confondre indépendante et incompatible, comme vous le ferez sûrement. »

Faisant des hachures noires sur un histogramme « La fréquence est égale à la somme des aires des rectangles hachurés en noir, si vous les avez hachurés en noir… bien sûr… si vous les avez hachurés en rouge, alors, ça change tout, vous écrivez « La fréquence est égale à la somme des aires des rectangles hachurés en rouge »… »

A un élève qui veut faire HEC «  La mauvaise foi totale… vous avez votre avenir dans la finance »